Recruter pour un poste SEO n’est pas chose aisée. Les voies de Google semblent souvent impénétrables, en particulier lorsqu’on ne pratique pas soi-même ce métier quelque peu obscur.
Que ce soit lors de mes précédentes expériences en agence ou pour accompagner des clients dans leurs recrutements, j’ai eu l’occasion de tester de nombreux candidats à des postes SEO.
Tirées de ces entretiens, voici 5 questions que vous pouvez poser à un postulant pour vous faire un meilleur avis sur ses compétences en SEO.
Raconte-moi ton parcours
S’il existe encore peu de cursus spécialisés SEO, certaines formations préparent mieux que d’autres à ce métier. Voir à ce sujet la grille de lecture proposée par le Journal du Net.
Avoir suivi un stage ou une alternance en SEO est évidemment un gros avantage, en particulier lorsqu’un professionnel du métier l’aura encadré. En complément d’un parcours adapté, privilégiez les profils qui auront expérimenté par eux-mêmes sur un site personnel. C’est probablement le meilleur moyen de se confronter au fonctionnement des moteurs de recherche.
De la même manière, gardez un œil sur les candidats qui ont suivi une formation spécifique (en dehors de leur cursus) et/ou obtenu une certification SEO, ou qui participent régulièrement à des événements professionnels sur le sujet : là encore, c’est le signe d’un intérêt réel pour le métier.
Les profils plus expérimentés n’auront parfois pas eu l’opportunité de suivre une formation diplômante orientée web et encore moins SEO : il n’y a pas si longtemps que ce type de cursus existe. Nombre de confrères et consoeurs ont suivi un parcours qui ne les destinait pas du tout au SEO et se sont formés sur le tas. Ne vous arrêtez donc pas simplement aux diplômes, car le référencement est avant tout un métier d’expérience.
Dans ce genre de cas, on s’attardera donc davantage aux postes précédents. Un passage dans une agence SEO spécialisée est souvent l’assurance que votre candidat aura été confronté à des problématiques et des thématiques variées, et saura faire preuve d’adaptabilité et de réactivité. À l’inverse, une expérience chez l’annonceur l’aura confronté à d’autres problématiques : défendre et faire avancer ses projets en interne, sensibiliser et former ses interlocuteurs, etc.
Un bon compromis est une expérience de régie : un consultant détaché plusieurs jours par semaine en interne chez son client.
Que peux-tu me dire du PageRank ?
Le PageRank est l’un des algorithmes essentiels dans le fonctionnement de Google, qui permet de juger de la popularité d’une page en fonction des pages qui font des liens vers celle-ci, et de la popularité de ces pages. On peut retenir que plus une page recevra de liens depuis des pages ayant un PageRank élevé, plus son propre PageRank va augmenter.
On ne connaît pas le PR des pages tel que calculé et utilisé par Google. Il y a encore quelques années, Google communiquait une note approximative appelée Toolbar PageRank, car disponible via la barre d’outils Google (oui, ça date).
Une des fausses idées répandues est de croire que le PageRank n’est plus utilisé par Google, notamment depuis que le Toolbar PageRank n’existe plus. Mais il n’en est rien !
Son fonctionnement détaillé a pu évoluer avec le temps, par exemple pour prendre en compte la position des liens dans la page d’origine, ou encore la thématique des pages qui émettent et reçoivent des liens : on parle alors de PageRank thématique.
Quoi qu’il en soit, le PageRank reste toujours un critère essentiel de positionnement.
Comment empêcher Google d’indexer un ensemble de pages sur mon site ?
De nombreuses raisons peuvent pousser à désindexer un ensemble de pages, ou à en interdire l’accès aux moteurs de recherche : espace utilisateur connecté, erreur technique, résultats de recherche … Il arrive également qu’une fonctionnalité ne puisse plus être maintenue efficacement, et que l’on choisisse de la cacher. C’est souvent une bonne chose pour les performances SEO du site concerné, puisque cela permettra de concentrer le crawl de Google sur des pages plus utiles.
L’ajout d’une balise meta robots
(ou l’en-tête HTTP X-Robots-Tag
, qui fonctionne de la même manière) sur les pages concernées permettra d’indiquer aux robots de ne pas les indexer. En parallèle, le fichier robots.txt
pourra empêcher le crawl de cet ensemble de pages : Googlebot n’ira pas visiter les pages interdites, mais pourra les indexer tout de même s’il trouve des liens vers celles-ci. Les deux solutions sont complémentaires, et à adapter en fonction de chaque situation.
C’est un sujet que tout candidat se doit de maîtriser.
Pour aller plus loin, on peut envisager de supprimer purement et simplement ces pages : dans ce cas, renvoyer un code d’erreur HTTP 410 permettra à Googlebot de prendre en compte leur disparition plus rapidement.
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Quels outils aimerais-tu avoir à disposition pour ce poste ?
Il est toujours intéressant de discuter des outils que votre candidat a l’habitude d’utiliser.
Plus que les noms d’outils, ce sont leurs fonctionnalités qui importent. Il me semble important d’avoir dans son arsenal :
- Un outil de suivi du trafic, comme Google Analytics : c’est souvent le juge de paix quant à la performance des différents canaux d’acquisition.
- Google Search Console : un peu inclassable, c’est une mine d’informations sur la manière dont Googlebot considère votre site, et sur votre visibilité dans les pages de résultats Google.
- Un crawler : ce sera l’outil le plus complet à votre disposition pour analyser les aspects techniques de vos pages. Couplé à un analyseur de logs, il vous permettra de comprendre le comportement de Googlebot sur votre site. Et si vous en cherchez un, vous êtes au bon endroit 🙂
- Un outil de suivi de la visibilité : un excellent moyen de compléter les données de trafic ou celles fournies par Google. Cela peut être utile pour surveiller également les positions de vos concurrents.
- Un outil d’analyse des liens externes : quoi qu’on puisse en penser, les liens externes comptent beaucoup en SEO, et peuvent faire la différence entre vous et vos concurrents.
- Un outil d’analyse sémantique : en 2021, il n’y a pas de meilleur moyen de s’assurer d’utiliser le bon vocabulaire, et ainsi d’être compétitif pour les requêtes que vous visez.
Par ailleurs, prenez en compte qu’il est réellement indispensable pour un spécialiste du SEO d’avoir des outils à sa disposition afin de travailler efficacement : il s’agit d’un budget supplémentaire à prendre en compte pour votre recrutement, mais l’investissement s’avérera rapidement rentable !
Que me conseilles-tu pour une veille efficace sur le SEO ?
Il n’y a bien entendu pas de méthode miracle pour une veille efficace mais on peut tout de même citer plusieurs sources d’informations.
Certains blogs font figure de références, comme Abondance en français ou Search Engine Land en anglais.
De nombreux SEOs sont actifs sur Twitter, et ce réseau social permet de prendre le pouls du SEO en temps réel : nouveautés, mises à jour, clashs et gossip … chacun y trouvera son compte. Personnellement j’apprécie également la présence active de Googlers, comme Martin Splitt qui couvre des sujets techniques, comme l’approche de Google vis-à-vis du JavaScript.
Enfin, assister à des conférences (que ce soit en présentiel ou à distance) est un excellent moyen de se former à moindre coût, et de se tenir au courant des bonnes pratiques dans l’ensemble des spécialités du SEO. Par les temps qui courent les conférences en présentiel semblent bien loin, mais j’attends avec impatience les prochaines éditions de WeLoveSEO, WebIsland ou encore Web In Reims !
En attendant, de plus en plus d’initiatives apparaissent pour des lives et conférences en ligne. Citons par exemple l’admirable travail de Frédérik Bobet qui propose un live hebdomadaire avec de nombreux intervenants sur des sujets très variés.
N’hésitez pas à noter les réponses proposées si vous avez un doute, pour vérifier par vous-même par la suite si elles étaient valables. Si vous ne vous sentez pas suffisamment à l’aise avec ces sujets, sachez qu’il est également possible de vous faire accompagner par un consultant externe.
Pour conclure, gardez à l’esprit que les compétences métier d’un candidat ne sont pas les seuls critères à retenir : saura-t-il s’adapter à votre entreprise, s’entendre avec ses futurs interlocuteurs ? Je considère personnellement qu’une bonne intégration avec l’équipe existante est plus importante que des compétences : celles-ci peuvent s’acquérir par la suite si besoin.