Au début du mois d’août 2024, de nombreux SEOs ont commencé à remarquer qu’un paramètre inhabituel était de plus en plus souvent attaché à leurs liens dans les recherches organiques – le paramètre srsltid.
Si vous travaillez dans le domaine du SEO ou avec Google Merchant Center (GMC), vous l’avez peut-être vu dernièrement, mais ce paramètre a en fait été introduit dans le monde du SEO en février 2022.
Qu’est-ce que srsltid ?
Le srsltid est un paramètre destiné à suivre le trafic organique lié aux produits gérés par des flux dans GMC. Les URLs annexées srsltid sont initialement apparues dans Google Shopping, mais en août, un changement subtil s’est produit.
Au lieu d’être ajouté uniquement aux URLs des produits, le srsltid a été ajouté à chaque URL dans les SERPs si un flux organique était présent et que le « auto-tagging » était activé.
Nous ne savons pas exactement pourquoi, peut-être est-ce lié à la mise à jour de base d’août 2024. Cependant, quelle qu’en soit la cause, beaucoup pensaient qu’il s’agissait d’une erreur qui serait bientôt corrigée, mais nous en parlons encore quelques mois plus tard.
Google Merchant Center – Auto-Tagging set
Avant de commencer à nous interroger sur l’impact direct de srsltid, voyons comment il apparaît.
Le srsltid est un paramètre de chaîne de requête ajouté à la fin des URLs de produits.
“Ces paramètres URLs sont ajoutés pour l’auto-tagging du Merchant Center. Ils sont utilisés pour tracker les conversions pour les marchands.”
Comme mentionné ci-dessus, ils sont plus fréquents dans les SERPs de nos jours et relativement faciles à repérer.
Quel est l’impact de srsltid sur le SEO ?
Pourquoi avons-nous décidé d’analyser le srsltid maintenant ? En effet, il ne semble pas que ce paramètre soit en voie de disparition et, avec ce nouveau paramètre, des questions importantes se posent sur la façon dont Google le traite au cours des processus de crawl et d’indexation.
Pour les professionnels du SEO, il est essentiel de comprendre si Google traite les URL annexées srsltid comme uniques ou si elles sont filtrées pour éviter la duplication. Ces informations peuvent nous aider à déterminer si ce paramètre affecte le budget crawl, les modèles d’indexation ou même le positionnement des pages.
Dans cette analyse, nous utiliserons des outils comme Oncrawl pour creuser dans les données, afin de nous aider à voir combien de fois les URLs srsltid apparaissent, si elles sont traitées comme des pages distinctes, et quel type d’impact, s’il y en a un, elles peuvent avoir sur la performance SEO globale.
En décomposant le paramètre srsltid, nous comprendrons mieux comment il influence les rapports de trafic organique et la visibilité des flux de produits dans GMC, ce qui vous permettra de prendre des décisions éclairées par les données sur la meilleure façon de gérer ces paramètres dans votre propre stratégie.
L’impact de ce paramètre peut être varié et j’essaierai d’analyser les différents scénarios.
Les conséquences sur le crawl
La première question que je souhaite aborder est la suivante : Google explore-t-il ces URLs ou utilise-t-il srsltid uniquement comme paramètre de suivi dans les SERPs ?
Bien que Mueller ait expliqué que « [cela] n’affecte pas le crawl, l’indexation ou le positionnement… », juste pour être sûr, nous avons analysé les fichiers logs d’un grand site e-commerce (juste avant qu’il ne décide de manière autonome de supprimer l’auto-tagging).
Nous avons analysé trois mois de logs et avons constaté les résultats suivants :
Comme nous pouvons le constater, l’impact sur le crawl est minime. Il semble que Google ne les crawle que s’il les trouve (par exemple, backlinks, sitemaps, …).
C’est pourquoi Google les ajoute à la file d’attente de crawl pour une analyse ultérieure, comme si srsltid était un paramètre de chaîne de requête standard.
Les conséquences sur les SERPs
Le crawl n’est qu’une partie de l’équation, il serait maintenant intéressant d’analyser si les URLs srsltid sont indexées ou non. La réponse courte est oui!
Lorsque vous effectuez une recherche Google pour quelque chose de similaire à
inurl:srsltid= -intext:srsltid
les SERPs renvoient environ plus de 10 millions de résultats. Alors oui, il y a beaucoup d’URL dans l’index de Google.
Avec autant d’URL pointant finalement vers la même page, nous sommes amenés à rencontrer des problèmes de doublons. Cela signifie qu’une configuration appropriée des liens canoniques est obligatoire !
Les conséquences sur l’analyse
Non seulement nous devons examiner les SERPs, mais il est également important de comprendre l’impact de srsltid sur nos analyses.
Google Search Console
Il se passe quelque chose de très étrange dans la Google Search Console. Observez les graphiques ci-dessous, ils proviennent des comptes GSC de deux clients différents et montrent des URLs avec le paramètre srsltid.
Dans le premier graphique, nous voyons que le nombre de clics et d’impressions était quasiment identique. Cependant, après le 22 septembre, les deux mesures ont chuté brusquement jusqu’à zéro.
Ci-dessous, le graphique d’un autre site e-commerce montre un comportement très similaire. Dans ce cas, alors que les clics et les impressions ont des valeurs différentes, les deux mesures sont tombées à zéro après le 21 septembre 2024 !
Ce comportement semble très étrange, mais il ne s’agit pas de cas isolés. Examinons deux autres sites non liés que nous avons pu analyser dans la GSC.
Dans les deux exemples, nous retrouvons le schéma familier de clics et d’impressions similaires avant une chute soudaine. La seule différence majeure que nous avons remarquée est que dans l’exemple ci-dessous, la date de la chute survient plusieurs jours plus tôt, vers le début du mois de septembre plutôt que vers le 21-22.
Quelle en est la cause ? En toute honnêteté, je ne saurais le dire avec certitude, car Google n’a fourni aucune information à ce sujet.
Cependant, si je devais hasarder une hypothèse, il semblerait que les sites n’aient plus accès aux indicateurs de performance pour les URLs avec le paramètre srsltid, même si ces pages continuent d’être indexées.
Google a peut-être simplement ajouté un filtre au rapport, excluant les URLs avec ou sans le paramètre srsltid.
En d’autres termes, cela implique que lorsque Google ajoute ce paramètre et l’indexe avec ou à la place de votre URL canonique, vous risquez de perdre toute visibilité concernant la performance de votre page dans les SERPs de Google et risquez une perte de trafic supplémentaire en raison d’une cannibalisation potentielle.
En résumé, il ignore le paramètre d’évaluation de la performance des URLs et, depuis le 22 septembre, vous ne pouvez plus vérifier ou atténuer cette information car elle ne semble plus être accessible.
GA4
Dans Google Analytics 4, nous n’avons pu trouver aucune donnée pour les landing pages avec le paramètre de chaîne de requête srsltid. Mais en paramétrant l’exportation de GA4 vers BigQuery, nous avons obtenu des résultats surprenants.
Nous avons effectué cette analyse en utilisant les données d’un autre de nos clients pour lequel nous gérons leur Google Analytics et Big Query.
Lorsque nous paramétrons l’exportation vers BigQuery, surprise srsltid apparaît! Ci-dessous, vous pouvez voir le résultat de la suppression de toutes les sources/médiums différents de null et google/organic :
Alors, nous avons trouvé des informations intéressantes, mais qu’est-ce que cela signifie pour le SEO et comment pouvons-nous l’utiliser ?
Il est difficile de répondre à cette question et la raison principale pour laquelle nous pensons que ce qui se passe actuellement est un bug de la part de Google.
Tous les résultats organiques ont ce paramètre ajouté, dans Big Query, nous ne pouvons voir que quelques parties (< 15%). Si tous les résultats l’ont, il devient inutile de filtrer le trafic.
Où nous avons utilisé Oncrawl dans notre analyse
Suivre la fréquence de lecture des pages srsltid par Googlebot est assez simple, il suffit de prêter attention à un détail clé : l’origine des hits.
Par défaut, Oncrawl affiche toutes les pages qu’il découvre dans ses rapports, mais pour identifier uniquement ce que Googlebot voit, vous devez filtrer le rapport pour ce type de hit du bot. Nous vous montrerons comment procéder ci-dessous.
Le meilleur outil pour cette tâche est le Data Explorer. Vous pouvez y accéder dans le tableau de bord d’analyse de n’importe quel rapport de crawl.
Dans le Data Explorer, vous pouvez lancer une recherche personnalisée par pages ou par événements. En voici un exemple :
Le mode Pages vous permet d’analyser les données regroupées par pages. Dans le mode Events, vous pouvez visualiser les données sous forme de lignes par événement, avec des détails pour chaque résultat individuel.
Pour une première approche simplifiée, je vous recommande de commencer par la vue Pages et d’appliquer un filtre à l’aide de la puissante fonctionnalité Oncrawl Query Language. Voici un exemple :
Pour en revenir au détail clé que j’ai mentionné plus haut : vous devez prêter attention à la SOMME des « visites de robots » ou plus précisément des « visites de Googlebot ».
Par exemple, dans la capture d’écran ci-dessous, il y a plus de 1 600 pages dans le rapport avec le paramètre de chaîne de requête srsltid, mais aucune n’a été lue par Googlebot ou un autre moteur de recherche.
La même chose peut se produire dans la vue Events. Dans ce cas, la colonne sur laquelle vous devez vous concentrer est Event : Is bot.
Dans la capture d’écran ci-dessous, vous pouvez voir que j’ai également filtré le rapport par srsltid directement dans la colonne Event : Full URL.
